Arts et culture, Cinéma Africain, Reconnection Diaspora

Visite de Jean-Philippe Omotunde (AfricaMaat) à la Fondation AfricAvenir International Douala

Une délégation venue de la Guadeloupe et de la France ayant à sa tête Jean-Philippe Omotunde a visité la fondation AfricAvenir International Douala le 09 mars 2011. Cette visité était ponctuée de deux grands moments à savoir d’une part d’une séance de travail entre cette délégation et la fondation AfricAvenir International à Douala et d’autre part d’un forum de dialogue entre Jean-Philippe Omotunde et le public camerounais dans la salle de conférence d’AfricAvenir International Douala. Les comptes rendus de ces moments sont présentés ci-dessous.

COMPTE RENDU DE LA SEANCE DE TRAVAIL ENTRE LA DELEGATION VENUE DE LA GUADELOUPE ET LA FONDATION AFRICAVENIR INTERNATIONAL DOUALA

Date : 09 mars 2011
Lieu : Fondation AfricAvenir International Douala
Quand : 14h 30min

Présentation des participants :
Membres d’AA International Douala: Prince Kum’a Ndumbe III, Mme Ingeborg Mautner, Telaguessong Michel, Ekollo Charles, Dippah Denise

Membres d’Africamaat – Menaibuc: Jean Philippe Omotunde, Lucia Mbida, Aline Bolle, Richard Denee, Marie Hélène-Baltus

Autres: Kange Ewane, Francis Beidi, Ntoh Ntoh Benjamin, Aline Bolle, Bertrand Hogmeni, Richard Dili, Jinette Laurez

Présentation des structures Africamaat-Menaibuc et la Fondation AfricAvenir International

  • Africamaat/Menaibuc
  • Internet (Africamaat)
  • Edtions Menaibuc caraibes
  • Imprimerie
  • Cinéma
  • Voyages
  • Institut d’humanités classiques africaines à Paris, en Guadeloupe et d’autres en projets au Sénégal et au Canada/Montreal
  • Tout ceci participe de la contribution à la promotion des humanités classiques africaines qui jusque-là sont marginalisées dans « l’école de Jules Ferry ». Mieux, de porter à la connaissance des Africains et non Africains le chapelet de contributions des nègres à la marche de l’humanité.

AfricAvenir International Douala

  • Structure internationale de la fondation AfricAvenir International
  • la fondation AfricAvenir International Douala, siège social
  • et les différentes sections soient AfricAvenir International Berlin, Windhoek, Vienne et Graz)

Les différents départements

  • Bibliothèque Cheikh Anta Diop
  • Cinéma africain
  • Conte africain
  • Lecture publique
  • Jeux et animations (théâtre, musique danse)
  • La recherche scientifique
  • Les stages académiques
  • Etudes et expertises internationales
  • Les Editions AfricAvenir/Exchange & Dialogue
  • Les expositions
  • Les forums de dialogue et palabres africaines (forums économiques, sur les langues camerounaises, sur la démocratie)
  • Voyages d’étude
  • Internet et société civile

Médailles et trophées

  • Meilleur site internet catégorie associations 2007
  • La médaille Toussaint Louverture en 2008
  • Le trophée de la citoyenneté
  • Le prix Condorcet-Aron  pour la démocratie

Les relations internationales

  • Visite de l’ambassadeur Volker Seitz à la fondation AfricAvenir International
  • Prince Kum’a Ndumbe III reçu par le parlement et par le black cultural center de la nouvelle Ecosse etc.

Tout ce travail est fait pour que les Africains se réapproprient le contrôle de leur destin, qui depuis le 14 siècle est entre les mains des maitres à penser occidentaux, lesquels souffrent manifestement d’une amnésie politique, consciente, donc non accidentelle. Ce travail vise également à sortir les occidentaux du non savoir sur l’Afrique. L’enjeu de toutes ces activités d’AfricAvenir International c’est le contrôle de la production, de la transmission et de la dissémination du savoir sur l’Afrique, pour les Africains et par les Africains.

Possibilités de coopérations proposées par AfricAvenir International Dla et acceptées par Africamaat-Menaibuc Caraibes

  • Co-édtion des livres entre les Editions AA/ E&D et les Editions Menaibuc Caraibes
  • Echange de publications entre Editions AA/ E&D et les Editions Menaibuc Caraibes
  • Jonctions entre les sites africavenir.org et africamaat.com
  • Participation mutuelle aux conférences internationales
  • Echange de fichiers pour les intervenants dans les conférences internationales (noms et adresses des intervenants possibles.)

Visite guidée de la bibliothèque Cheikh Anta Diop d’AfricAvenir International Douala

RAPPORT DU FORUM DE DIALOGUE AVEC JEAN PHILIPPE OMOTUNDE
A LA FONDATION AFRICAVENIR INTERNATIONAL

La salle de conférence de la Fondation AfricAvenir International était pleine à craquer ce Mercredi soir, 09 Mars 2011, pour écouter et échanger avec le Guadeloupéen Jean Philippe Omotunde, brillant chercheur en histoire et enseignant à l’Institut Africamaat à Paris (France).

Invités de tout bord, chercheurs, enseignants, universitaires et journalistes des médias publics (Cameroon Tribune…) et privés (Equinoxe Radio ; LTM TV, Canal 2 International TV ; Le Messager ; Mutations) sont venus nombreux assister à cet échange fructueux modéré par le Prince Kum’a Ndumbe III en personne et dont le thème central était la question suivante : L’Afrique : berceau historique des concepts monétaires : une base pour relever le défi de la souveraineté monétaire aujourd’hui ?

Etaient également présents à cette conférence, le Pr Kange Ewane, éminent historien et égyptologue ayant connu et travaillé avec le Pr Cheikh Anta Diop sur les problématiques de la Renaissance Africaine.

Il était 17h 55 min lorsque le Prince Kum’a Ndumbe III ouvre solennellement la conférence en présentant l’illustre hôte Jean Philippe Omotunde et la délégation venant de Guadeloupe qui l’accompagne :

  • Marie Hélène Baltus
  • Lucia Mbida
  • Richard Denee
  • Aline Bolle

Il les félicite pour cet acte noble de retour sur la terre natale et remercie les ancêtres de l’Afrique d’avoir rendu cela possible et de les avoir protégés durant leur voyage. C’est alors qu’il transmet la parole au principal conférencier Omotunde.

« Hôtep à vous et comme c’est la soirée kéri hôtep à vous mes frères et sœurs ! ». C’est en ces termes que l’orateur salue l’assistance pour marquer avec force son africanité et les liens de fraternité qu’il partage avec elle.
Il souligne d’entrée de jeu qu’en vertu de sa grandeur  et de celle de ses peuples, l’Afrique mérite d’avoir un adversaire à la hauteur de cette grandeur. Et l’Occident est un grand adversaire. Ce qui devrait être une fierté pour les Africains car cet adversaire qui est en fait une coalition de peuples (Français, Anglais, Allemands, Espagnols, Italiens, Américains (USA)…) amène les Africains à se surpasser et aller chercher à l’intérieur d’eux-mêmes pour affirmer aux yeux du monde entier leur grandeur. Cela suppose que les Africains doivent se connaître eux-mêmes d’abord. Cette connaissance de soi-même est le préalable de toute connaissance ; référence faite à la célèbre citation « connais toi toi-même… et tu connaîtras les dieux et l’univers ». Seulement en l’état actuel, les Africains sont loin de là. Ils sont encore dans le monde virtuel créé par l’Europe pour les aliéner et les asservir. Ce monde virtuel postule que les Africains sont pauvres, ignorants, sous-évolués et incapables de s’autodéterminer d’où l’oeuvre de civilisation par le truchement de la colonisation et toute la batterie d’aide et assistance néocoloniale que nous voyons aujourd’hui. Cette situation est entretenue par l’armada médiatique occidentale qui s’organise pour organiser l’ignorance des peuples africains. Il précise ainsi que le problème de l’Afrique est à la base géostratégique car elle souffre de toutes ses richesses que le divin a bien voulu concentrer sous et sur sa terre y compris les Hommes eux-mêmes. Il s’interroge alors en ces termes : «  Est-ce de notre faute si le Bon Dieu a bien voulu concentrer 90% des richesses humaines, animales, végétales et minérales de la planète sur la terre africaine ».

A propos de la monnaie, il souligne que le système monétaire appliqué aujourd’hui en Afrique empêche aux pays africains de s’enrichir. C’est un système qui a été introduit, en guise d’application du nazisme monétaire, depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale par le général de Gaulle à travers le F CFA (Franc des Colonies Françaises d’Afrique) selon la parité 1FF = 100 F CFA pour spolier les territoires africains et enrichir la métropole.
Les récentes recherches ont permis de battre en brèche les thèses eurocentristes qui affirmaient qu’avant l’arrivée des occidents, les Africains n’appliquaient que le troc comme système d’échange de biens et services. Cela constituait une véritable escroquerie intellectuelle. Ces recherches ont révélé que le premier étalon monétaire de l’humanité était africain : c’est le shâty (anneau d’argent de 6,2g) employé 3000 ans avant l’ère chrétienne en Egypte pharaonique. Ceci est une preuve de la souveraineté et la puissance économiques du peuple africain.

Aujourd’hui, la dépendance économique et monétaire de l’Afrique est pratiquement le premier facteur de l’hégémonie occidentale sur l’Afrique. Pour en sortir, les Africains se doivent de construire leur projet civilisationnel différent de celui de l’occident qui proclame la supériorité de la matière sur l’esprit afin de s’affranchir et réaffirmer leur liberté et leur autonomie au monde entier.

Après cet exposé, J.P. Omotunde a apporté des réponses aux nombreuses questions qui lui ont été posées. A l’une des questions relatives aux origines des leucodermes (peuples à la peau blanche) il répond en précisant que Cheikh Anta Diop avait balisé le terrain de la recherche sur l’histoire de l’Afrique en demandant aux jeunes générations de poursuivre et de peaufiner les résultats de ses recherches. C’est ce à quoi il s’attelle dans l’essentiel de ses recherches.

Il était 20h 30 min lorsque la conférence a pris fin sous les consignes du Pr Kange Ewane à l’endroit des jeunes africains de se défaire du complexe d’infériorité vis-à-vis des occidentaux et asiatiques car l’essentiel de leur potentiel se trouve en chacun d’eux.

Par Mamadou Baba Dodo et Edmond Charles Ekollo