IMPLAN 2008

The Implications of Language for Peace and Development
Oslo Conference, 2-3 May 2008
May 3, 11.40-12.40, Plenary Debate Panel
Langue, Education et Editions – L’indispensable interconnexion pour une pédagogie de la paix et du développement

Prince Kum’a Ndumbe III,
Fondation AfricAvenir/Professeur à l’Université de Yaoundé I


Ewodi wodi lo lem i e,
wooooo !
Ewodi wodi lo lem i e,
wooooo!
Mba na na ma sawa moni
na si mala bolo njock masi e,
wooooo!
O, wa na nje ?
Bata te!
Ewodi wodi lo lem i e,
wooooo !
Ewodi wodi lo lem i e,
wooooo!
Mba na na ma sawa moni
na si mala bolo njock masi e,
wooooo!

Gens d’Ewodi, vous êtes bêtes,
Vraiment !!
Gens d’Ewodi, vous êtes bêtes,
Vraiment !!
Je vous dis que moi, je donnerai tout mon argent
Mais je n’irai pas travailler à Njock Masi
Vraiment !!
Qu’est-ce que tu dis ?
Répète donc !
Gens d’Ewodi, vous êtes bêtes,
Vraiment !!
Gens d’Ewodi, vous êtes bêtes,
Vraiment !!
Je vous dis que moi, je donnerai tout mon argent
Mais je n’irai pas travailler à Njock Masi
Vraiment !!
Ewodi wodi lo lem i e,
wooooo !
Ewodi wodi lo lem i e,
wooooo!
Mba na na ma sawa moni
na si mala bolo njock masi e,
wooooo!

Ma chère Birgit,
Birgit Brock-Utne,
Voici donc la petite chanson de moquerie que l’on chantait dans mon enfance, chez moi, à Bonabéri-Douala, pour dire qu’il valait mieux donner tout son argent que d’aller travailler pour les blancs à Njock Masi, là où ils construisaient leur chemin de fer. Donner son argent, pour ne pas aller travailler, et pourtant, on va travailler pour gagner de l’argent. Quel paradoxe ! Payer pour ne pas être recruté, fuir pour ne pas aller travailler, fuir, jusqu’à ce que la police te rattrape et te force d’aller travailler dans les constructions de route, de chemin de fer, dans les plantations de café, de bananes, de cacao, d’hévéa, d’arachides, oui, travailler alors jusqu’à épuisement, et quand la maladie survient, prendre le mal qui ronge en patience pour attendre la mort. C’est-ce que nos peuples on vécu, c’est ce que nos peuples vivent encore, forcés dans un génocide intellectuel et spirituel quotidien, ce génocide qui engendre la décadence en politique, en économie, en perte de tout repère.

Ewodi wodi lo lem i e,
wooooo !
Ewodi wodi lo lem i e,
wooooo!
Mba na na ma sawa moni
na si mala bolo njock masi e,
wooooo!

Mes enfants ne connaissent pas cette chanson, dès le jardin d’enfants, nos enfants chantent

Sur le pont d’Avignon,
on y danse on y danse,
sur le pont d’Avignon,
on y danse tout en rond ! »

C’est ce qu’ils apprennent de leur maîtresse, c’est ce qu’ils lisent dans leurs beaux livres imprimés en quatre belles couleurs, c’est ce qu’ils écoutent du disque, du CD ou à la radio, c’est la chanson qu’ils écoutent lors de l’émission télévisée pour enfants à la maison, devant notre petit écran à Douala.

Sur le pont d’Avignon,
on y danse on y danse,
sur le pont d’Avignon,
on y danse tout en rond ! »

Or moi, Prince de mon terroir Bele Bele, je persiste et signe :
Ewodi wodi lo lem i e,
wooooo !
Ewodi wodi lo lem i e,
wooooo!
Mba na na ma sawa moni
na si mala bolo njock masi e,
wooooo!

Et cette chanson duala, je vais l’éditer dans un beau livre, je vais la graver sur un CD, je la rendrai accessible à la radio, et j’en ferai une belle émission télévisée pour enfants. Voilà le chemin indiqué pour sortir du génocide intellectuel et spirituel imposé aux peuples africains depuis plusieurs siècles, voilà les instruments à perfectionner et à mettre à la disposition de nos peuples pour leur permettre de mobiliser leurs énergies de façon efficace, de sortir de la mendicité internationale et de gérer leurs destins de manière souveraine, pour le bonheur de tous.

Ma chère Birgit,
Birgit Brock-Utne,

Je le ferai, et je te rendrai ainsi l’hommage mérité, l’hommage à toi, femme blanche, perchée au nord de l’Europe, Norvégienne de ton Etat. Oui, avec ma chanson duala ainsi éditée, je te rendrai hommage pour ta vision, ta sincérité, ton engagement et ton dévouement. Et ainsi, je te dirai tout simplement merci.
Merci pour cette belle contribution pour sortir de l’arrogante cécité des pays colonisateurs et dominateurs qui continuent à plonger le continent africain dans la détresse sous prétexte de vouloir l’arrimer aux prouesses technologiques du 21è siècle. Et ceci passe par la langue imposée, l’éducation extravertie et le matériel de communication conçu pour la minorité dirigeante et complice du génocide.

Merci pour ton engagement sur le terrain africain, un terrain souvent sinistré par le génocide. Mais toi, tu viens, tu révèles les dangers et pièges trouvés lors de tes recherches, tu redonnes confiance en leurs langues africaines à ceux qui étaient déjà couverts de complexe pour leur langue dévaluée en « patois ». Sur place, avec tes confrères africains de différents pays, tu contribues à la mise sur pied de matériel pédagogique et didactique. Nous ne te flattons pas, nous disons tout simplement merci pour ce mérite qui a accompagné ta vie.
Comment dit-on « développement » dans ma langue africaine ?

Les éminents professeurs et chercheurs ici rassemblés s’accordent et plaident pour la nécessité urgente d’utiliser les langues africaines dans le système éducatif des pays respectifs de notre continent. Je résumerai mon expérience en disant que l’utilisation des langues maternelles est primordiale dans les pays africains aujourd’hui pour débloquer les leviers majeurs du développement et rapprocher les Africains dans une communication plus intime. Quel développement devra-t-on attendre des Français si le débat sur le développement de la France se passait en France, mais en mandarin chinois ? Pourquoi voulez-vous qu’un citoyen de mon village ou de mon quartier comprenne les recommandations du sous-préfet qui lui vante en français ou en anglais les mérites du développement communautaire, lui ce citoyen qui prie Dieu dans sa langue maternelle ? Et comme nous le savons, le sous-préfet lui-même ressasse tout simplement un discours fabriqué à Paris, Londres ou Washington sur les voies de développement des pays africains, un discours conçu, rédigé et prononcé dans une langue étrange et étrangère, un discours extraverti qu’il est chargé de vendre aux siens. Et comment l’ouvrier bamiléké de l’usine ou la paysanne éton de la plantation doit-il se soumettre à la torture et prêter attention à un discours sur lui, mais qui ne le concerne nullement ?
Mais les institutions, les bailleurs de fonds internationaux attendent de lui qu’il mette ce discours étrange et étranger en application dans sa maison et dans tout son environnement. Et l’on s’étonne que la paysanne murmure des injures dans sa langue et demande qu’on la laisse tranquille ou alors, par peur des autorités, elle fait semblant d’exécuter des ordres à peine compris, l’essentiel étant de ne pas trop s’attirer d’ennuis. Ce développement qui rime avec le « ebol’a mukala », le travail du blanc qui n’est plus « travail forcé », mais que l’on appelle maintenant « projets de développement ». L’enfant de la paysanne apprendra à l’école du blanc en français que le développement est important pour un pays, mais à la maison, il n’arrive pas à traduire le mot « développement » pour que sa mère comprenne le genre d’exercice que son fils doit faire. Puisque ce n’est pas dans sa langue que le présent et l’avenir sont conçus, puisque tout doit passer par la langue de l’autre, dans les concepts élaborés par l’autre, pourquoi indisposer en permanence la pauvre paysanne éton dans son village?

C’est vrai, l’élite dirigeante qui à l’époque coloniale servait de courroie de transmission entre le colon et la population a grimpé d’échelons et doit aujourd’hui rendre compte aux bailleurs de fonds internationaux et dire si la paysanne éton ou l’ouvrier bamiléké ont bien exécuté sur place les directives de Bretton Woods. Langue et domination, sont-elles donc si profondément liées ? Tant que les questions de développement ne seront pas posées et articulées dans nos langues, il n’en naîtra pas de concepts adéquats à mettre en application pour un développement réel et durable. Tant que nous n’aurons pas résous cette équation du concept de développement dans nos langues, cultures, mentalités et mœurs, nous naviguerons dans des eaux étrangères et demeurerons des courroies de transmission pour le développement et le bien-être des autres nations, tout en maintenant nos peuples dans l’exclusion du développement.

Et quel serait le rapport avec une pédagogie de la paix ?
Le beau livre bien imprimé dans sa langue maternelle réconcilie l’enfant, le jeune ou l’étudiant africain avec lui-même d’abord et en fait un être moins complexé et plus sûr de lui-même ensuite. Ce processus contribue à en faire un citoyen psychologiquement stable, surtout lorsque l’Afrique des profondeurs lui est révélée à travers ces nouveaux outils pédagogiques. En maîtrisant sa langue maternelle grâce aux textes qui parlent de la société ancienne et du monde moderne, l’apprenant africain est moins assis entre deux chaises pour assumer son quotidien, il devient un être capable d’une plus grande synthèse pour gérer les contradictions actuelles de la vie en Afrique.

Grâce à la faculté de multilinguisme des Africains, et avec l’existence d’outils pédagogiques dans d’autres langues africaines, l’apprenant africain peut plus aisément apprendre une autre langue de son pays ou d’un autre pays africain. Il sortira des cloisonnements linguistiques que lui imposait la maîtrise des langues européennes exclusivement et accèdera au monde des profondeurs d’autres peuples africains. Avec cette multiplicité de mondes africains qu’il découvre, la connaissance du voisin et de l’autre fera un grand bond, les germes d’incompréhension et de peur de l’autre reculeront plus facilement.
L’ouverture de l’apprenant africain à sa propre langue et aux autres langues africaines représente un outil sensible de pédagogie de la paix. La peur de l’autre, les préjugés sur l’autre, l’image préfabriquée sur l’autre, le sauvage, le cannibale, le sorcier, la sangsue, le voleur, ces images s’effaceront petit à petit, au fur et à mesure que l’apprenant africain s’imprègnera du monde linguistique et du monde réel de son voisin, il sera plus facilement prêt à des concessions, et là où les conflits auraient éclatés, la blague africaine sur les défauts de l’autre prendrait plus aisément le dessus. Mais l’apprenant africain maîtrisant plusieurs langues africaines devient un excellent intermédiaire dans la prévention et dans la médiation des conflits entre différents peuples africains. Il n’est pas seulement celui qui parle plusieurs langues, il est aussi celui qui a baigné dans les eaux rituelles de différents peuples africains.
Avec des cadres africains ainsi formés, nous seront délivrés de ces experts en conflits qui viennent parler aux gens dans des langues européennes, langues inaccessibles aux parties en conflit, mais langues compréhensibles à la seule élite manipulatrice et souvent déclencheur du conflit. Donner la possibilité à l’apprenant africain non seulement de maîtriser sa langue maternelle, mais aussi plusieurs autres langues du continent, en mettant à sa disposition de beaux outils pédagogiques et efficaces, voilà la voie à suivre pour s’assurer d’avoir formé des citoyens capables de maintenir la paix plus longuement à l’intérieur de leurs nations, voilà le moyen solide pour former des experts africains capables de prévenir et de gérer les conflits du continent.

Langue de génocide ou langue de dialogue ?
Il n’est point besoin de démonter aujourd’hui que l’éducation de nos enfants, de nos jeunes et de nos étudiants, articulée de manière quasi exclusive dans la langue de l’Européen a crée un secteur informel de l’économie qui représente entre 80 et 90% de la population active dans un pays comme le Cameroun, un secteur de la « débroullardise », de la survie précaire mais permanente. Quand l’enfant a échoué à l’ « esukud’a gobina », l’ « école du gouverneur » ou l’ « école du blanc », les structures existantes ne lui offrent pas grande alternative, il doit commencer à se débrouiller pour vivre et est rejeté dans le secteur informel de l’économie. Grâce aux résultats de recherches « langue et scolarisation » d’éminents professeurs et chercheurs que vous êtes, certains pays africains ont introduit avec bonheur des langues africaines dans les premières années de l’enseignement maternel et primaire. Cela a sérieusement diminué le parcours du primaire et allégé de manière impressionnante les budgets de cette scolarité. C’est un premier pas. Il est urgent de dire que dans ce vingt et unième siècle, les langues africaines devront devenir les langues d’enseignement et de recherche dans nos établissements scolaires et universitaires en Afrique. Les langues européennes, par la force du temps, abandonneront leur rôle de langue de domination, langue de génocide intellectuel et spirituel, et évolueront en langues de dialogue et d’ouverture sur notre continent.

La pédagogie ayant besoin de support, les livres en langues africaines existent déjà, mais ils sont rares. En 2006, la fondation AfricAvenir International à Douala avait décidé d’équiper sa Bibliothèque Cheikh Anta Diop en livres rédigés en langues camerounaises. Les librairiesà Douala et à Yaoundé n’en disposaient pas. Il a fallu monter une équipe qui devait sillonner nos villes pour savoir dans quelles structures on pourrait trouver des livres en nos langues camerounaises. La part belle revenait aux structures des missions chrétiennes ayant pour objectif d’évangéliser les populations africaines dans leurs langues maternelles. Ici, l’importance de l’utilisation de la langue maternelle a été comprise depuis la conquête de l’église coloniale chrétienne. La Société Internationale de Linguistique (SIL), a été aussi une bonne source et là -bas, on trouve des blancs venant de plusieurs pays et se spécialisant dans nos langues que nos propres intellectuels ignorent. La bibliothèque Cheikh Anta Diop dispose ainsi aujourd’hui de 212 livres en 81 langues camerounaises. Nous avons été les premiers surpris lorsque ayant fait une exposition de ces livres, une masse insoupçonnée de citoyens affluaà la Fondation pour « voir et toucher pour la première fois de leur vie un livre dans leur propre langue», comme l’ont déclaré plusieurs personnes, et les médias ont généreusement couvert l’évènement, les journalistes s’étant sentis personnellement intéressés. Nous avons dû monter une équipe de surveillance très vigilante et enfermer les livres par la suite, pour qu’ils ne disparaissent pas. Les gens voulaient acheter ces livres, mais ce n’était pas l’intention de l’exposition.

L’impact de la qualité de fabrication du livre en langue africaine
Quand on regarde ou touche ces livres, en dehors de ceux fabriqués en Europe comme résultat de telle ou telle recherche, comme les dictionnaires ou les grammaires par exemple, la qualité des livres en langues nationales fabriqués sur place au Cameroun laisse à désirer. Ils ne sont pas agréables au toucher, ils sont en noir et blanc, souvent sans illustrations, et quand celles-ci existent, elles manquent de professionnalisme. L’enfant africain qui utilise sa langue maternelle comme langue d’enseignement a droit à de beaux livres bien illustrés et fabriqués selon les normes internationales de la profession, tout comme les livres en français, anglais ou portugais qu’il utilise parallèlement à l’école. La qualité de fabrication d’un livre a une influence non négligeable dans la transmission du savoir chez l’apprenant. Fort de cette conviction, la Fondation AfricAvenir International a décidé en 2004 de concevoir un petit programme de fabrication d’outils pédagogiques, avec le soutien du Ministère Autrichien de l’éducation, des Arts et de la Culture (bm:ukk). Nous avons d’abord cherché dans les bibliothèques et archives européennes les contes en langues camerounaises collectés avant et après l’an 1900, et nous les avons placés à la Bibliothèque Cheikh Anta Diop à Douala. Les contes recueillis dans nos langues autour de l’an 1900 ne sont pas encore influencés par les cultures européennes ou par les interdits des religions importées. Ils rendent ainsi un monde africain authentique, tel qu’il fonctionnait dans ses diverses dimensions avant l’imprégnation coloniale. Ces contes sont un trésor pour les ambitions d’une renaissance de l’Afrique.

Après la collection de ces contes, nous avons par la suite mobilisé les enseignants du primaire et du secondaire, des professeurs d’université de langues africaines, des traducteurs, des experts en transcription dans l’alphabet africain actuel, des illustrateurs et des infographes professionnels. C’est ainsi que paraîtra aux éditions AfricAvenir/Exchange & Dialogue, à l’occasion de la Foire du livre de Francfort en octobre 2008 et de la Foire du Livre de Vienne de cette même année, l’épopée duala « Masomandala » dans une édition trilingue duala, français, ewondo, illustrée en quadrichromie. Une édition allemande de « Masomandala », elle aussi en quadrichromie, paraîtra toujours cette année grâce à un financement du même ministère autrichien de l’éducation, des Arts et de la culture (bm :ukk). C’est vrai, la fabrication de ce livre nous coûte très cher, mais c’est le prix à payer pour montrer par l’exemple la voie à suivre, et nous en sommes gré au gouvernement de l’Autriche. Les gouvernements africains et les bailleurs de fonds doivent subventionner l’édition de livres en langues africaines pour que leur fabrication réponde aux normes internationales de la profession. C’est une question de nécessité pédagogique et de dignité de nos peules.

La prochaine étape de ce livre-test sera la production sonore de l’épopée, séparément dans chacune des langues éditées que sont le duala, l’éwondo, le français et l’allemand. L’édition sonore permettra une utilisation pédagogique plus vivante et plus marquante, elle nous réconciliera avec notre tradition orale. Le beau livre illustré déjà et l’édition sonore dans la langue camerounaise ensuite feront que l’utilisation de l’épopée dépassera rapidement les murs de l’école ou du lycée. Les radios prendront volontairement le relais pour des émissions en langues africaines dont il n’existe souvent pas de budget de production. Pour l’édition allemande par exemple, l’édition sonore de « Masomandala » ouvrira un dialogue insoupçonné avec les peuples de langue germanique qui percevront l’Afrique dans son authenticité précoloniale. Ces supports pédagogiques, le livre, le CD et le MP3, ouvriront plus facilement l’accès à d’autres traductions dans les langues camerounaises, africaines et autres, pourquoi pas norvégienne !

La télévision et le cinéma, en quête d’une Afrique profonde et authentique se verront offrir un outil inestimable pour des réalisations que nous n’avons pas encore connues, loin de cette Afrique barbare et primitive qui peuple les écrans racistes et à sensation.

Permettez que j’aborde à la fin un aspect hautement important, celui du circuit économique. En liant la langue africaine à la nécessité de l’outil pédagogique, l’édition du livre, la production de supports audio et vidéo permettront de lancer une branche économique, celle de l’édition, des productions radio, télé et cinématographiques. Les pays africains sont essentiellement importateurs dans ces domaines. Or une politique nationale, surtout en ce qui concerne le livre et les productions scolaires, permettra la constitution d’une nouvelle branche dans l’économie nationale, pourvu que les éditeurs internationaux qui monopolisent ces marchés africains ne se convertissent rapidement dans ces éditions en langues africaines.

J’ai voulu, par mon propos, juste attirer l’honorable attention des éminents professeurs, chercheurs et activistes des langues africaines que vous êtes sur l’urgente nécessité de lier langue africaine, pédagogie de l’éducation, avec l’édition de supports écrits, audio et vidéo qui répondent aux normes internationales de fabrication. L’apprenant africain ne sera plus complexé de voir un livre en sa langue à côté de ses autres manuels scolaires en langues européennes, la population dans son ensemble en profitera, le dialogue des autres peuples avec l’Afrique profonde trouvera une voie encore inexplorée, surtout avec les contes anciens, et l’économie nationale sera renforcée.

Ewodi wodi lo lem i e,
wooooo !
Ewodi wodi lo lem i e,
wooooo!
Mba na na ma sawa moni
na si mala bolo njock masi e,
wooooo!